Restaurant : droits et obligations des professionnels

Les obligations des professionnels en matière d’affichage 

 

L’affichage des prix est obligatoire tant à l'intérieur qu’à l'extérieur des établissements.

 

A l’intérieur, des cartes et menus identiques à ceux figurant à l'extérieur doivent être tenus à votre disposition.

 

A l’extérieur, la liste des menus ou la carte du jour doivent être affichée, pendant toute la durée du service, et au moins à partir de 11 h 30 pour le déjeuner et 18 h 00 pour le dîner.

Doivent aussi être affichés les prix de cinq vins, ou de cinq boissons couramment servies, si le restaurant ne sert pas de vin (arrêté du 27 mars 1987).

Dans les établissements où est perçu un service, le prix affiché s’entend taxes et services compris. Il doit alors être indiqué la mention « Prix service compris ». Sur les menus, il doit être indiqué si la boisson, quelle qu’elle soit, est comprise ou non.

Une note doit vous être remise en fin de repas. Elle doit indiquer clairement la date, le nom et l'adresse de l'établissement. Elle doit présenter les prix, taxes comprises, de chacune des prestations fournies.

 

+ mise à disposition sur demande de la liste des "Allergènes" - voir cours

+ affichage de l'"origine des viandes"

+ avoir un "doseur" en centilitres pour les boissons alcoolisées

+ panonceau de l'interdiction de fumer

+ affichage de la "protection des mineurs" et contre "l'ivresse publique"

 

Que pouvez-vous exiger en tant que consommateur ?

Vous pouvez :

  • demander que l’on remplace un plat si vous estimez que le plat qui vous a été proposé n’est pas frais ou pas suffisamment chaud, etc. Vous pouvez, bien sûr, exiger la même chose pour le vin, notamment s'il est « bouchonné ». En revanche, si un plat commandé ne vous convient pas, pour une question de goût, le restaurateur est libre de le reprendre ou non et de vous servir un autre plat.  S'il vous oppose un refus, vous serez tenu néanmoins de payer la note ;
  • demander que l’on vous serve les plats tels qu'ils sont désignés à la carte ou au menu : par exemple, pas de limande sole servie pour de la sole, ni du surimi au crabe pour du véritable crabe, etc. ;
  • refuser de déposer vos effets au vestiaire ;
  • prendre un repas seul même si le restaurant est bondé : dans ce cas, vous serez contraint d'accepter la table que l'on vous proposera ;
  • refuser de commander de l'eau minérale ou du vin : vous pouvez vous contenter d'une carafe d'eau ; celle-ci est gratuite ;
  • vous faire rembourser les frais de teinturier si vous êtes victime d'un incident de service ;
  • vous faire dédommager si vous avez été victime d'un problème par suite d'une négligence ou d'une faute du restaurateur ou de l'un de ses employés. En cas de vol, par exemple (mais seulement si vous aviez confié vos vêtements au vestiaire de l'établissement), le restaurateur devra vous indemniser.

A noter : "Les prix pratiqués par les restaurateurs sont libres".

Que peut exiger le professionnel ?

  • Il ne peut interdire l'accès de son restaurant à un consommateur pour un motif discriminatoire (religion, race, état de santé, mœurs, etc.), ou en raison de la présence d'enfants (article 225-1 du Code pénal). Sanctions prévues : trois ans de prison et/ou 45 000 € d'amende. Ces peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende lorsque le refus discriminatoire est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès.
  • Le restaurateur a tout à fait le droit de compter un couvert pour chaque enfant, même si ceux-ci ne consomment pas, à condition, bien sûr, que le prix du couvert pour les enfants soit mentionné sur le menu ou la carte.
  • Il n'est pas tenu d'accepter les animaux. S'il les accepte, il peut imposer la tenue en laisse dans la salle.
  • Enfin, de nombreux restaurateurs proposent en semaine un menu « tarif réduit » qui disparaît souvent à 20h30. Ce menu ne peut vous être refusé que si cette précision d'heure ou de date est affichée à l’entrée du restaurant.

Que faire en cas de litige ?

En cas d'anomalie grave, intoxication alimentaire notamment, contactez immédiatement la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDSCPP) en préfecture. Ce service vérifie le respect des réglementations par les établissements de restauration.

Parmi les infractions les plus fréquemment constatées, celles relatives à la qualité des produits alimentaires viennent en tête :

  • hygiène et conservation des aliments : denrées avec des dates limites de consommation dépassées, congélation illicite ou avec du matériel inadapté, non-respect des règles de température et/ou absence de thermomètre dans les réfrigérateurs ou les chambres froides ;
  • fausses mentions valorisantes sur:  l'origine (« régional », « fermier »), le type de fabrication (« maison », « du chef ») ou sur la nature même des produits (jambon pour de l'épaule).

Les éléments ci-dessus sont donnés à titre d'information. Ils ne sont pas forcément exhaustifs et ne sauraient se substituer à la réglementation applicable.


Affichages à l'attention du personnel

Le code du travail vous impose, en tant qu’employeur, d’afficher certaines informations dans votre restaurant, à destination de vos salariés.

Ces informations doivent être facilement accessibles et consultables par le personnel.

Soyez vigilant car, en cas de contrôle, vous risquez une amende pouvant atteindre 1 500 euros.

 

Vous devez obligatoirement afficher les coordonnées suivantes :

  • Inspection du travail (adresse, nom et téléphone de l’inspecteur du travail) ;
  • Médecine du travail (adresse et numéro de téléphone) ;
  • Services de secours d’urgence.

Vous devez afficher les lieux où il est possible de consulter :

  • La convention collective et les accords collectifs applicables ;
  • Le document unique d’évaluation des risques professionnels ;
  • Les textes relatifs à l’égalité salariale entre les hommes et les femmes (articles L3221 -1 L3221-7 du code du travail) ;
  • Les articles du Code pénal prohibant toute discrimination à l’embauche (articles 225-1 à 225-4 du code pénal) ;
  • Les articles du code pénal contre le harcèlement moral et sexuel (articles 222-33 et 222-33-2 du code pénal).

Vous devez afficher les panneaux suivants :

  • Interdiction de fumer et de vapoter ;
  • Consignes de sécurité et d’incendie.

Vous devez afficher le planning de travail avec au minimum :

  • Les horaires de travail ;
  • Les repos hebdomadaires ;
  • Les périodes de congés payés.

Durée légale du travail et heures supplémentaires en HCR

La durée du travail
A. La durée légale du travail

Art L3121-27 du code du travail : « La durée légale de travail effectif des salariés à temps complet est fixée à trente-cinq heures par semaine ».

La durée légale du travail pour un temps complet est fixée à :


- 35 heures par semaine soit 151,67 heures par mois ou 1 607 heures par an.

 

Cependant, des dispositions conventionnelles ou collectives peuvent prévoir une durée de travail hebdomadaire supérieure ou inférieure à 35 heures.

 

B. La durée du travail conventionnelle

Dans les HCR, l’avenant de février 2007 complète ce que dit la loi en matière de durée du travail et autorise, par exception au code du travail, l’exécution régulière de 4 heures supplémentaires chaque semaine majoré à 10%, ce qui porte la durée du travail à 39h par semaine.

 

Il en résulte que l’employeur a le choix entre appliquer la durée légale de travail (soit 35h/semaine ou 151,67 h/mois) ou appliquer la durée conventionnelle (soit 39h/semaine ou 169h/mois, et payer un salaire majoré de 10 % pour les heures de travail effectuées de la 36 ème à la 39 ème heure).
La demi-journée de travail ne doit pas excéder 5 h de 6 heures (pause incluse).

 

II. Les heures supplémentaires

Le code du travail précise que : « Toute heure accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire ou de la durée considérée comme équivalente est une heure supplémentaire qui ouvre droit à une majoration salariale ou, le cas échéant, à un repos compensateur équivalent. Les heures supplémentaires se décomptent par semaine. »

 

A. La majoration des heures supplémentaires
L’avenant 2 du 5 février 2007 de la convention collective nationale HCR fixe les majorations des heures supplémentaires :


• De la 36e à la 39e heure : 10%  -  De la 40e à la 43e heure : 20%  -  De la 44e à la 48e heure : 50%

 

Les heures supplémentaires se calculent en semaine civile et non pas au mois.

L’article L. 3121-35 précise que : « Sauf stipulations contraires dans une convention ou un accord, la semaine débute le lundi à 0 heure et se termine le dimanche à 24 heures  ».

 

B. Le repos compensateur de remplacement
Dans la branche des HCR, il est possible de mettre en place le repos compensateur de remplacement sur le fondement de l’article 5 du titre II de l’avenant n°2 du 5 février 2007 à la convention collective nationale des hôtels, cafés, restaurants qui l’autorise.

Il s’agit de remplacer le paiement des heures supplémentaires ainsi que leurs majorations, totalement ou partiellement, par un repos compensateur équivalent :
• 110% de la 36e à la 39e heure  -  120% de la 40e à la 43e heure  -  150% à partir de la 44e heure.